La Propagation du Chaos
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El Sound de la Primavera
La troisième édition du Primavera Sound Festival s'est déroulée le 23 et 24 mai... et c'est Charlotte qui s'y colle pour une version "live différée speedée"... qu'on croirait tout droit sortie du "Les Lois de l'attraction" de Bret Easton Ellis... Rock'n Roll !

3ème édition du Primavera Sound FestivalVoilà, ça y est, c'est terminé, depuis le temps qu'on l'attendait celui-là… La troisième édition du Primavera Sound fait désormais parti des souvenirs. Ce fut intense, ensoleillé, enfumé, fleuri, mouillé, bondé et bien fatigant… Malgré une programmation qui s'annonçait des plus éclectiques, le festival reste cependant bien ancré dans le stéréotype guitares-basses-voix-batteries. Un bon vieux festival de rock avec ses ramifications electro ici et là.
Allez c'est parti, je vous raconte tout, comme si vous y étiez... Version Carlotta.

Intro : échauffement pré-festival

Jeudi 22 mai. Une fête de présentation scindée en deux groupes. D'un côté, là-haut, tout là-haut, les mystiques God Speed You! Black Emperor qui apparemment ont ensorcelé l'auditoire avec leurs guitares violonneuses. Et là-bas, tout en bas, dans l'incontournable Ballroom Dancing Apolo, l'ambiance UKgarage-popopo-football club a battu son plein avec les rigolos The Streets. Un exercice de style à coup de brandy et accent cockney. Le public généralement poppy de l'Apolo s'est alors retrouvé truffé de chemises de foot toutes bleues estampillées Beckham. Une British-Urban-Flavour en plein cœur de Barcelona. Exotique, funny. Mais rien de plus de profond, c'est sympa pour se mettre en jambe, mas vite vite il faut aller se coucher demain j'ai Feria Discografica.

Primavera (I) - Course de Concerts.


12h00. No Man's feria del disco.
Le festival ouvre ses premières portes au Mercat dels Flors. C'est la Feria Discografica, le Sound Track Film Festival (avec Tupac et Warp en BO for example), plus quelques concerts… Avachis derrière notre stand electro / punk / experimentalo-digitalshit / émotionellement IDM, on se rend vite compte que notre label Nosordo ne va pas se faire des " œufs " en or. Les quelques badauds qui traînent ne font que vagabonder de stands en stands. Et c'est bel et bien d'un public majoritairement, pour ne pas dire exclusivement rock-pop-electropop-neopop-postrock qu'il s'agit. Quelques allures urbaines ici et là, des jupettes à la Happy Days à fond les ballons, des frangettes jarvis cockeriennes à n'en plus pouvoir. C'est pas grave, on prend le soleil, on fait des collages et on s'tape la causette avec nos voisins de stands.

19h00: Festival en fleurs.
L'action n'est décidément par au Marché des Fleurs mais bel et bien au verdoyant Poble Espanyol. D'un seul coup, on se demande si on a pas été télé-transporté dans le sud de la douce France. Ça parle frenchy-toulousaing partout partout. La musique fait voyager des foules entières. Motivées mooo-tivées! Après une queue super bien agencée avec prises d'empreintes digitales et tout et tout, on passe à l'attaque, aujourd'hui on va se faire une orgie de concerts, on veut tout TOUT faire. C'est parti.

19h30: Repérage vite fait bien fait.
Thalia Zadek sur la scène RockDeLux (la revue musicale qui tue Made In Spain). Une guitare mélancolique, une voix super masculine. Sympa pour l'apéro. I Am Kloot. Spanish Rock sur la scène Nitsa-Apolo. On rentre, on sort, comme ça on peut dire qu'on a vu I Am kloot en concert. Retour à la scène RockDeLux avec le très renommé Nacho Vegas, un genre de Léonard Cohen à l'espagnole. Sympa pour l'apéro...

21h00: Tokyo Sex Destruction Vs Go_Betweens
La destruction du sexe de Tokyo...Après avoir déambulé à droite et à gauche sans grand résultat (ne soyons pas trop pressés, laissons monter la sauce en nous…), le premier feeling musical m'est entré en voyant Tokyo Sex Destruction, un groupe de catalans incendiaires inévitablement influencés par les Who et autres Black Panthers. Jeu de scène dégingandé, guitares amphétaminiques, allures de collégiens Beatles… ça marche toujours aussi bien. Le son garage-rock-punk n'est pas vraiment mort. Mais…ça sent tout de même le réchauffé…


<Alors voilà. Ma première interrogation surgit: Qu'est-ce qu'il se passe avec le rock? On dirait que ça piétine…>

Go betweens... Rock'n roll !On bouge et on se dirige vers les anthologiques Go-Betweens qui ont fait leur come back il y a quelques années. Le public, est bien là, fidèle, ému, souriant. Plusieurs générations réunies. C'est rock n'roll, ça connaît les chansons par cœur, ça a les yeux qui brillent. Comme c'est beau cette communion musicale! Les Go_Betweens font partie de ceux qui ont pris le train du Rock lorsqu'il était encore bien planté en gare, les Tokyo Sex l'ont choppé alors qu'il était en marche depuis déjà trop longtemps… Donc respect aux Go-Betweens pour leur roots attitude...

<Conclusion Nº1: On fait pas du neuf avec du vieux…>


22h30 Yo NO la tengo
Yo La Tengo... euh... no habla espagnol...De retour à la scène principale Nitsa-Apolo, une sorte d'arène médiévale encerclée de maisonnettes de briques en carton (j'adore le kitsch espagnol…). On se pose dans le fond, en hauteur, callé sur des marches. Joli panorama. Le son est un peu trop lointain. Yo La Tengo est attendu avec impatience. Pour l'instant, c'est Arab Strap et ses mélodies mélancoliquement violonneuses. Je me perds à observer la foule qui déambule autour de nous. Ça monte, ça descend, ça rigole, ça sourit, ça trinque, ça brouhaha. A ma droite : une vue plongeante sur la foule, la scène et le soleil couchant. A ma gauche : le stand à saucisses en pleine action, du graillon, de l'huile, de la vache folle (oups! ça m'a échappé!). Festivals je vous aime. Yo La Tengo commence. J'avoue que je suis trop loin pour me faire pénétrer par cette musique qui m'est encore assez inconnue. Trop profane en matière de musique à guitare, quel honte… Serais-je donc incapable d'apprécier cette musique à sa juste valeur ? Mon oreille musicale serait-elle trop électronique? On se rapproche de la scène pour ensuite bifurquer vers la scène Nasti. C'est seulement à ce moment, que les mélodies aériennes de Yo La Tengo commencent à m'atteindre. Dommage, ce sera pour une prochaine fois. Apparemment, le concert fut muy muy bonito.

<Conclusion Nº2: dans les festivals on peut pas toujours apprécier la musique à sa juste valeur>

00h00 Gold Chains es-tu là?
L'absence / présence de Gold Chains au PrimaveraLa scène Nasti est une boite en forme de Discothèque. D'ailleurs, durant l'hiver cette boîte s'appelle Discothèque et accueille tout ce qui ressemble à Bob Sinclair ou Roger Sanchez (BEURKKKKK !!!! ndlr). Les problèmes commencent. Les grandes portes de bois sont fermées. On se retrouve très vite écrabouillé comme des sardines dans le petit patio. Problèmes de son, d'arrangements sonores. Il faudra attendre une heure pour le show de Gold Chains. Shit! Ça va dérégler notre programme tout ça ! Tant pis. On continue, direction Teenage Fan Club. Ambiance teenage-poppy assurée sur la grande scène Nitsa-Apolo. Les têtes balancent allègrement de droite à gauche façon Corner Shop. Je n'ai malheureusement pas eu la chance d'avoir été bercée par cette musique d'ados. Une fois de plus hors du coup, ça craint non?

01h00: PicnicBreak
Deux morceaux et ça suffit. On part faire une pose au coin PicNic. Le petit coin relax du festival. On se croirait sur une terrasse provençale. Graviers, arbres touffus, parasols, chaises en plastique et vue imprenable sur Barcelone. Les deux DJ Locaux Pol et Vicknoise nous envoûtent avec leurs vibrations Boards of Canadiennes. C'est bien cela qui commence à me manquer, des sons plus abstraits et électroniques à l'image de notre époque. Julian Cope à l'air ennuyeux à mourir, Tocotronic semble bien trop mélancolique pour une heure si tardive. Console et leur allure de Playmobil germaniques m'ont l'air bien sympathiques, mais la scène CD Drome est incroyablement bondée… Désolée, no puedo.

01h45: Gold Chains? Qué pasa?

On refait une tentative vers le Nasti-Discothèque. Trop de monde qui fourmillent dans toutes ces ruelles étroites. La porte est enfin ouverte, mais on rentre au compte-gouttes. Patience, patience… Ça y est, on y est. Apparemment, le son c'est toujours pas ça. Après de multiples bidouillages de câbles et micros. Le show semble commencer. Ça part en flèche et retombe aussi sec. Il va encore falloir faire un sound check. Y-en a marre. C'est quoi c'bordel euhhhh!!! Tant pis. On se casse. On a encore du pain sur la planche.

<Conclusion nº3: dans un festival, et comme dans la vie en général, il parfois faut juste se laisser porter et pas avoir trop d'espérances, sinon après on est déçu…>

02h00 : PopopoPOooo!!! Def Jux est dans la place.
PopopoPOoooo pour Rjd2, un pote de R2d2 ;-)Bien qu'assez excentrée la scène RockDeLux s'avère être la scène la plus outsider du festival. Une immense tente en plastique blanc, un sol en bois vibrant, pas trop de monde. Belle and Sebastian agissent sur la mainstream stage. Mais ici, c'est du old-skool-noskool-hopcore qui nous attend. Rjd2 commence à coup de scratch bien funky, Mr Lif déboule à donf avec ses dreadlocks en forme de poulpe. Excellent. Goood vibes. C'est au tour de Mister El-p de prendre le mic. Deux bombes d'énergies qui font un gros pied de nez aux stéréotypes H.I.P-H.O.P. Leurs morceaux les plus hard-cores font fureur. Hip-rock progressif ? Les deux rappers sont en pleine symbiose et ça l'fait. Yoyo-yo! Les beats binaires et rebondissants de monsieur Deadringer font leur effet break-dance-floor. Enfin un concert de hip hop qui ne finit pas en règlement de compte. Le public est on ne peut plus éclectique. Les plus ferrus de hip hop sont bien là eux aussi, c'est bon signe. Enfin un genre musical qui en réunit plusieurs à la fois. Il est vrai, Def Jux, nous propose un nouveau langage du hip-hop. Mais ceci n'est que la pointe d'un énooorme iceberg qui n'est pas encore arrivé jusqu'à nos oreilles… Je m'égare. Bref. Oui oui Def Jux ça dépote bien, leurs chorégraphies caricaturales nous font évidemment penser aux funny Beastie. Mais c'est dommage à la fin ça part un peu trop dans le cliché. Du style on lève les bras bien hauts : "Barcelona is in The house? - Yeaaaah!!! FUCK Bush" Vous voyez l'genre? Une fois le concert terminé, Mr. Lif se met à marchander ses CDs sur le stage comme si on était au marché de Saint Ouen. Simple et funky? En tout cas on aura bien swingué. Et c'est ça l'important.

<Conclusion nº4: Les festivals c'est quand même fait avant tout pour se défouler>

04h00:Psychédélic Soul
Nous, notre chien, il mange Pal Super_Collider !Vient ensuite le projet ambitieux de Christain Vogel et compagnie. Super_Collider. Ils sont au moins six sur scène à bidouiller leurs machines, synthés, micros et autres guitares. That's the mix!. Le chanteur nous lâche de la Soul à l'état pur, le tout chargé de sons abstraits et psychédéliques. Les visuels orangés sont tout aussi psychédéliques et nous transportent dans une étrange et chaleureuse atmosphère. Pas mal du tout. Un projet qui à de l'avenir vu le bagage musical du señor Vogel. Malheureusement, mes oreilles commencent à fatiguer…

Dernier essai rapide vers la fameuse Discothèque histoire de voir si on peut chopper quelques tracks de Dexter, le dj de Avalanches. Ambiance clubbing à fond. C'est en fait Dj's are not Rock Stars qui démènent à coup d'electroclash. On danse un p'tit coup et on repart direction…

05h00: 2 Many dj's en trance.
Les belges de 2many dj's... On s'assoit tranquillement dans l'herbe et même depuis l'extérieur de la tente on perçoit bien les vibrations de la scène. Le rock se retrouve perverti par les platines des 2Many dj's. Le public est en transe. Le bastard-pop de ces deux belges fonctionne décidément très bien. Ils nous montrent qu'avec des vieux vynils et des effets à deux francs (style des furtifs claquages de mains à la daddy cool) on peut vraiment retourner le dance-floor. On se prend très très vite au jeu. Ça va de The Cult remasterisé techno à Daft Punk et Vitalic, sans oublier les versions freaky de Joe Le Taxi et Be your Dog. Ça marche décidément très très bien. Impossible de décoller. "Qu'est ce qu'ils vont bien oser nous mettre après ce morceau là?" C'est une sauce qui peut vite lasser, mais c'est quand même incontournable. Viva les 2Many Dj's et vive les belges, y-a pas à dire, ils assurent ces gaillards!

<Conclusion Nº6: y-en a quand même qui arrivent à faire du neuf avec du vieux, mais ce n'est qu'une grosse entourloupe!>

Bon allez, il est temps d'aller faire dodo. On serait bien rester pour écouter les bombardements bosniaques de Umek. Mais demain j'ai Feria del Disco.


La suite des merveilleuses aventures de Charlotte au Primavera...
>>> Voir Primavera Sound Festival seconde partie

CarlotAAAARRRRRGGGGGG !!!!
Charlotte

01/06/2003
 
WEB LIST

www.primaverasound.com
Le site officiel de l'édition 2003 du Primavera Sound Festival

www.primaverasound.com/2002
Le site officiel de l'édition 2002 du Primavera Sound Festival

www.primaverasound.com/2001
Bla bla bla 2001 du Bla bla bla

www.go-betweens.net
Site officiel de Go-Betweens

www.yolatengo.com
Site officiel de Yo La Tengo (Extraits à télécharger sur www.yolatengo.com/audio)

Gold Chains : Extrait de l'Album Young Miss America
Morceau Revolution, mixant electro, rap et le style rentre dedans de Gold Chains...

www.definitivejux.net/defsite
Site officiel du label Def Jux... PopopoPOooo!!!

www.supercollider.info
Site officiel de Super_Collider (Extraits de l'album Raw Digits sur www.no-future.com/...)

www.2manydjs.com
Site non-officiel, non-autorisé de 2many dj's
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GALERIE D'IMAGES
Le Primavera Sound Festival, c'est là que ça se passe !
WelCOOOMMME TO DADDY !!!!
ça c'est l'entrée... dire que ça le fait est un doux euphémisme...

Petit air d'harmonica Morriconien
Du soleil, un ciel bleu, un décor à la Sergio Léone...
Sniff ;-)
Console est triste... il n'a droit qu'à 2 ligne dans l'article...